Le gouvernement a proposé récemment la création d’un produit financier avec de la terre agricole. Une idée qui ne fait pas l’unanimité. Justement, un organe de régulation du foncier, La Safer s’y oppose et veut mettre en garde contre ces placements financiers risqués. Explications dans cet article.
Comprendre l’objectif du projet de loi du gouvernement
Le projet de loi agricole prévoyait la mise en place de GFAI ou groupements fonciers agricoles d’investissement. Cela a pour objectif de faciliter l’acquisition des terres par les investisseurs. Ensuite, ces derniers pourront à leur tour les proposer en location aux nouveaux agriculteurs. Une stratégie qui est censée alléger financièrement ceux-ci. Elle offrirait donc la possibilité aux GFAI de lever les fonds auprès des fonds d’investissement, de personnes physiques et d’épargnants. Mais, les députés ont rejeté le dispositif.
Manque de terres pour répondre à la demande
Comme l’a expliqué le président de la Safer
Il serait donc plus plausible de hausser les prix du foncier pour séduire les investisseurs qui ont principalement des objectifs financiers. Cependant, cela pourrait nuire considérablement à la stabilité du marché. Dans les forêts où les investisseurs ont la possibilité d’acheter des parts, les prix ont enregistré une hausse de 10% en 2023.
En revanche, la tendance est différente pour les prés et les terres. Pour preuve, le nombre des ventes a régressé de 1,5%, La baisse touche également la vente de maison de campagnes qui régresse de 24%. Sans oublier l’augmentation des prix des terres qui s’est faite à un rythme plus lent. Néanmoins, le prix d’un hectare a atteint les 6 200 euros, un niveau historique depuis 1997.
La nouvelle est légèrement différente pour les vignes. Si les transactions ont connu des baisses dans le Bordelais, des ventes lucratives ont augmenté la valeur totale des transactions de 16%.
Les placements financiers liés aux terres agricoles : un sujet de débat
Après un énorme débat lors de l’Assemblée nationale, le gouvernement a finalement décidé de retirer temporairement son projet de créer des GFAI. En effet, lors du dernier jour de l’examen du texte, le ministre Marc Fresneau a déclaré ne pas vouloir déposer d’amendement pour la réintégration du dispositif qui, pour rappel, a été contesté par les oppositions.
Il est à noter que de nombreux partis se sont inquiétés de ce qui adviendrait de l’agriculture française si le projet de loi avait été adopté. Ils craignaient plus précisément la financiarisation de cette dernière. Qui plus est, les GFAI pourraient accélérer la dérégulation du secteur agricole.