Des taux de crédit immobilier historiquement bas !
Selon la Banque de France, les nouveaux crédits à l’habitat sont tombés au plus bas, depuis 2014, au premier semestre 2024. Entre janvier et juin, leur montant total se chiffre à 47,3 milliards d’euros, soit une baisse de 36 % sur un an. Il s’agit visiblement d’un niveau inédit, jamais observé depuis 10 ans.
Toujours selon la Banque de France, ces nouveaux crédits immobiliers affichent un taux d’intérêt moyen favorable aux emprunteurs. Il est passé de 4,17 % en janvier à 3,7 % en juin (hors frais et assurance). Pour une durée de 20 ans et plus, ces taux sont passés de 4,79 % à 4,62 % (tous frais compris) du premier au second trimestre.
En dépit de ces chiffres, le pouvoir d’achat immobilier des Français souffre encore. Rappelons que le taux était deux fois et demi inférieur au T1 2022, soit 1,8 %. Parmi les victimes collatérales de cette tendance, il y a notamment les ménages modestes et les primo-accédants.
Des prix de l’immobilier encore inaccessibles !
Bien que ces chiffres de la Banque de France soient encourageants, les prix de l’immobilier sont encore élevés. De fait, ceux-ci sont inaccessibles aux candidats à la propriété. Le contexte politique actuel n’aide pas vraiment. L’incertitude domine largement l’esprit des ménages, et ce, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.
Pour mémoire, la production de nouveaux crédits à l’habitat (hors négociations) avait atteint 8,6 milliards d’euros en juin dernier. Il s’agit du deuxième mois moins mauvais après avril. D’après les récentes estimatives, ces chiffres pourraient s’estomper en juillet et août. Une période plutôt calme pour les transactions immobilières.
En tout cas, La Banque de France anticipe une reprise graduelle du marché des crédits immobiliers. Publiée fin juillet, la note de conjoncture des Notaires de France révèle une baisse des ventes immobilières dans l’ancien. Et, celle-ci devrait se poursuivre cet été. En cumul sur les 12 derniers mois à fin mai, le nombre de transactions s’établit à 793 000, soit une progression de 22,6 % depuis novembre 2023.
Les Notaires de France précisent : « Il faut remonter à décembre 2015 pour retrouver des volumes de transactions à ce niveau ».
Quid des conditions d’octroi de crédits immobiliers ?
Alors que les taux des crédits à l’habitat baissent fortement, les prix de l’immobilier restent inaccessibles aux ménages modestes, y compris les primo-accédants. En ce qui concerne les conditions d’octroi des prêts immobiliers, celles-ci sont encore rigides. Un durcissement qui s’explique notamment par certaines règles prévues par le HCSF (haut conseil de stabilité financière).
Parmi ces critères contraignants, citons notamment un taux d’endettement maximal de 35 % ainsi qu’une durée d’endettement de 27 ans. Bien que les banques puissent déroger à ces paramètres pour 20 % des prêts, cette flexibilité n’est employée que par 14,5 % des établissements prêteurs.