Depuis une dizaine d’années, l’attirance des épargnants français pour le PERP (plan d’épargne retraite populaire) a connu des hauts et des bas. Dès l’entrée en vigueur de la loi portant réforme des retraites en 2010, ils ont retrouvé goût à ce support d’épargne au point de le privilégier pour en devenir rentier à vie dans le but de se constituer un complément de revenus pour leur retraite.
Qu’est-ce que le PERP ?
Institué pour la première fois par la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites (loi Fillon), le plan d’épargne retraite populaire (PERP) est un produit d’épargne à long terme qui permet à tout individu de se constituer un complément de revenus payable sous forme de rente viagère dès sa retraite. Selon les conditions prévues par le contrat, il peut être réversible ou versé exceptionnellement sous forme de capital.
Durant sa vie active, l’épargnant peut alimenter son plan selon des versements libres ou programmés. Par ailleurs, il peut bénéficier d’avantages fiscaux au cours de ses versements en ce sens qu’il peut déduire les primes versées de son revenu imposable, mais dans la limite d’un seuil maximal prévu par la loi.
Tout individu, quelle que soit sa situation familiale et professionnelle, peut procéder à la souscription d’un ou plusieurs PERP auprès des établissements tels que les banques, les compagnies d’assurance, les organismes de prévoyance ou mutuelle, etc. En principe, ce contrat ne peut faire l’objet d’un rachat sauf cas exceptionnels limitativement énumérés dans les lois et règlements.
De ce fait, le dénouement d’un PERP s’effectue à compter de la date de départ à la retraite du souscripteur. Néanmoins, avant sa retraite, l’épargnant peut bénéficier du fonds déposé dans son PERP pour certains motifs : invalidité de 2e ou 3e catégorie, fin de droits aux allocations chômage ou licenciement, absence de contrat de travail pendant un délai de deux ans, décès du conjoint ou du partenaire de PACS.
Bien connaître le fonctionnement du PERP pour en devenir rentier
Pas besoin d’être un expert en finance pour comprendre la base du fonctionnement du PERP. C’est un produit d’épargne simple et accessible à tous, surtout pour ceux qui veulent devenir rentiers dès leur retraite. En effet, le PERP fonctionne généralement selon les supports financiers sur lesquels le capital est affecté.
Ces supports se divisent en quatre catégories. Le PERP en euros basé sur un placement classique offre une sécurité permanente. Il ne comporte aucun risque quelle que soit la conjoncture économique, mais son rendement est plus ou moins modeste (environ 3,5% brut). En tant que source de rente viagère différée, ce type de PERP permet à l’épargnant de connaître le montant de sa rente acquise après chaque versement.
De son côté, le PERP à gestion sécurisée basé sur un fonds en euros est également un placement sécurisé, mais permet de tabler sur un gain plus élevé. À vrai dire, dans cette seconde catégorie, le capital est placé sur des supports boursiers fiables (SICAV, fonds communs de placement, etc.). En plus, plus l’âge de la retraite du souscripteur approche plus la quote-part affectée sur le fonds est importante.
Le PERP en unité de compte représente la troisième catégorie de PERP. Grâce à ce support, le souscripteur peut prétendre réaliser des gains financiers considérables en confiant son capital à un établissement financier disposant d’une stratégie d’investissement rationnelle (il doit répartir le fonds en prenant soin de prendre un risque modéré via des arbitrages bien établis).
Enfin, le PERP à points est similaire à des « contrats Madelin à points ». En clair, il consiste à acquérir des points tout au long de la période de souscription du futur rentier. Donc, au moment de son départ à la retraite, le montant de sa rente s’obtient en multipliant le nombre de points qu’il dispose par la valeur du point indiqué dans le contrat.
Devenir rentier avec un PERP : quels sont les avantages ?
Les réformes relatives aux régimes de retraite, entreprises en 2010, ont carrément redoré le blason des PERP. En effet, depuis ce changement, les épargnants ont de nouveau appris à faire confiance au PERP pour réaliser leurs rêves de devenir rentiers à vie. Par exemple, si avant, il fallait attendre la retraite pour percevoir une rente viagère, cette contrainte a été atténuée en 2010.
Désormais, il est possible de récupérer le fonds accumulé sous forme de capital à hauteur de 20%. Par conséquent, les 80% restants peuvent faire l’objet d’encaissements ponctuels et taxés comme une pension après un abattement de 10%. Mais il y a encore mieux : à la retraite, le souscripteur peut récupérer l’intégralité de son épargne pour acquérir sa première résidence principale.
Le Perp est également connu comme étant une véritable échappatoire à l’impôt sur la fortune (ISF). C’est surtout une aubaine pour les plus fortunés, car pendant la phase d’épargne, un capital déposé sur un PERP ne fait pas partie de l’assiette imposable à l’ISF.
Comparé à un contrat d’assurance-vie classique, le PERP est également plus avantageux en ce sens que les surcroîts de performance obtenus grâce aux placements effectués s’imputent intégralement dans l’actif du futur rentier, ce qui n’est pas toujours le cas en assurance-vie.
Enfin, depuis peu, un grand nombre de PERP commercialisés par les plateformes digitales spécialisées affichent des frais très réduits, voire inexistants, alors qu’elles promettent une rémunération nette tournant autour de 2,5% pour leur fonds en euros.
Les autres détails à savoir pour devenir rentier avec un PERP
Le PERP est le support de placement par excellence pour un épargnant désireux de devenir rentier en toute tranquillité. Tout d’abord, il importe de noter que les PERP d’aujourd’hui sont plus flexibles en matière de procédures. En effet, il est possible d’effectuer des sorties en rente exceptionnelles à condition qu’elles ne dépassent pas 120 euros par trimestre, soit un bloc d’encaissement d’un montant de 12.000 à 15.000 euros en une seule fois.
Comme évoqué plus haut, le PERP est réversible, c’est-à-dire qu’en cas de décès du souscripteur (si le contrat le prévoit), une rente à vie peut être versée à un ou d’autres bénéficiaires préalablement désignés (héritiers, conjoint, concubin, etc.).
Par ailleurs, avant de souscrire un PERP, il est essentiel d’examiner certains paramètres pour faire le bon choix. Il serait préférable de se référer aux historiques de rendements pour effectuer un bon comparatif des offres disponibles sur le marché. Le résultat de ce comparatif permet d’écarter les contrats trop onéreux et moins rémunérateurs.
Aussi, pour trouver la perle rare, il ne faut pas hésiter à faire appel aux services d’un professionnel dans le domaine étant donné que ces personnes disposent d’un maximum d’informations pour obtenir le maximum de rentabilité. Enfin, il convient de souscrire un PERP auprès d’un assureur agréé qui dispose d’une bonne notoriété dans le secteur.