Les Français se protègent comme ils peuvent pour compenser les baisses de revenus ou faire face aux accidents de la vie ou à d’autres difficultés. En France, l’épargne est en plein essor. Mais, à quel point ? 2024 est-elle exceptionnelle ? Réponses dans cet article.
Taux d’épargne des ménages en hausse
Au deuxième trimestre 2024, le taux d’épargne des foyers a connu une augmentation non négligeable. En effet, malgré la baisse de la flambée des prix, il passe largement au-delà de la moyenne de la période avant la pandémie. Si durant les 3 premiers mois de l’année, le taux était à 17,6 %, il a progressé pour arriver à hauteur de 17,9 %. Il est important de rappeler que cette hausse a principalement profité à l’épargne financière.
Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs :
- Le redressement des indices boursiers.
- L’assurance vie : grâce aux rendements des fonds euros qui ont grimpé en flèche. À titre de rappel, la plupart des assureurs ont mis en place des opérations commerciales pour booster les taux et donc séduire un maximum d’assurés.
- L’épargne réglementée : le taux de rémunération conservé à 3 % pour le livret A et le LDDS. Le livret Populaire était encore à 5 % en juillet avant d’être ajusté à 4 % en août.
Se prémunir face aux tensions géopolitiques
C’est un fait, les conflits géopolitiques persistent. Face à ces incertitudes, les foyers français sont contraints de trouver les meilleures solutions pour faire fructifier leur capital. Pour cela, ils mettent de côté une part conséquente de leurs revenus pour pouvoir ensuite les verser dans leurs produits d’épargne. Parmi les dispositifs existants, l’assurance vie et l’épargne de précaution (pour faire face à des situations d’urgence ou des imprévus) sont les plus prisés et les plus alimentés.
Or, avec la baisse de l’inflation, la rentabilité peut diminuer. En effet, sachez que pour certains livrets, leur rémunération est indexée à la hausse des prix. Mais ce comportement, c’est-à-dire le fait de continuer à verser des primes dans l’épargne, est une mesure de prévention en cas d’une nouvelle hausse de l’inflation. Cela pourrait par la même occasion protéger leur pouvoir d’achat.
Cette tendance devrait se poursuivre encore au troisième trimestre, notamment à cause du contexte politique actuel : la dissolution de l’Assemblée nationale, le report de la nomination du Premier ministre, etc. Et d’ailleurs, les chiffres ne mentent pas. Pour preuve, les encours du Livret A sont arrivés à plus de 1,7 milliard d’euros en juillet et +1,8 milliard pour l’assurance vie. Cela montre tout simplement que les Français ont une préférence indéniable pour l’épargne que pour la consommation.
Vous l’aurez compris, cette année, les efforts des Français pour alimenter les outils d’épargne se font ressentir au vu des chiffres. Mais, ces comportements pourraient changer lorsque l’inflation descendra à 2 %.