Pénibilité, carrières longues, retraites des mères : les axes de Michel Barnier

Pénibilité, carrières longues, retraites des mères : les axes de Michel Barnier

Michel Barnier, désormais Premier ministre, affirme vouloir rouvrir le dialogue avec certains partenaires sociaux sur certains aspects clés de la réforme des retraites. Dans une récente interview, il a esquissé trois pistes de travail : la pénibilité, les carrières longues et les retraites des mères. Ces sujets, souvent négligés dans les précédentes réformes, sont cruciaux pour rendre le système de retraite plus équitable. Voici les détails.

Une meilleure prise en compte de la pénibilité au travail

Le Compte Professionnel de Prévention (C2P), déjà en place, permet aux travailleurs exposés à des risques professionnels de cumuler des points pour partir plus tôt à la retraite. Parmi les risques pris en compte figurent le travail de nuit, les tâches répétitives, l’exposition à des températures extrêmes ou au bruit.

En 2017, quatre critères ont été supprimés : la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques. Ces critères, longtemps réclamés par les syndicats, pourraient être réintroduits, car Michel Barnier semble prêt à rouvrir ce dossier. De plus, de nouveaux critères, dont les risques psychosociaux, pourraient également être pris en compte, pour mieux protéger les travailleurs continuellement confrontés au stress et aux pressions professionnelles.

Carrière longue : vers plus de souplesse

Ce dispositif permet aux travailleurs qui ont commencé à exercer tôt de partir plus tôt à la retraite. Par exemple, un jeune salarié ayant cotisé depuis l’âge de 20 ou 21 ans pourra partir à la retraite à partir de 62 ans. Toutefois, seuls les trimestres cotisés lors d’un emploi régulier sont pris en compte, excluant ainsi des jeunes ayant travaillé dans des dispositifs comme les TUC (Travaux d’Utilité Collective) ou réalisé des stages professionnels, ce qui les empêche de bénéficier du départ anticipé.

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Pour rendre ce dispositif plus équitable, Michel Barnier semble disposé à réviser certains critères afin d’inclure ces types d’activités en début de carrière.

Une compensation renforcée des retraites des mères

Actuellement, les pensions de retraite des femmes sont généralement de 28 % inférieures à celles des hommes. Bien que le système actuel prévoie des trimestres gratuits pour les femmes ayant élevé des enfants, le relèvement de l’âge légal à 64 ans a réduit l’utilité de ces trimestres supplémentaires. En effet, ces derniers n’apportent plus d’avantage significatif, car la plupart des mères auront déjà cumulé suffisamment de trimestres pour partir à la retraite à taux plein.

D’un autre côté, une surcote destinée principalement aux mères a été introduite lors des discussions au Sénat. Ce dispositif permet d’augmenter la pension de base de 1,25 % par trimestre supplémentaire travaillé au-delà de 63 ans, jusqu’à un maximum de 5 %. Cependant, cette mesure reste limitée et ne profite pas aux femmes n’ayant pas eu une carrière complète. Barnier semble prêt à réexaminer ce dispositif pour offrir une compensation plus juste aux mères ayant interrompu leur carrière pour élever leurs enfants.

Un dialogue ouvert, mais cadré

Si Michel Barnier se dit prêt à discuter de ces trois sujets avec les partenaires sociaux, il souligne que l’âge légal de départ à la retraite de 64 ans sera maintenu. Et pour cause, c’est une mesure qui devra rapporter jusqu’à 10 milliards d’euros d’ici 2027. Il ajoute qu’il est important de garder l’équilibre du système de retraite par répartition, et que tout retour en arrière mettra en danger sa viabilité sur le long terme.

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justin malraux

Fondateur du magazine Devenir Rentir, éditeur de plusieurs sites web spécialisés dans les finances personnelles et l'investissement.