Révolution verte Les banques cachent-elles un secret qui pourrait faire s'écrouler l'économie

Révolution verte : Les banques cachent-elles un secret qui pourrait faire s’écrouler l’économie ?

La finance verte est actuellement au cœur des débats politiques. Un sujet brûlant qui concerne toutes les banques, qu’elles soient françaises ou européennes. Etat des lieux !

Vers la démocratisation de la finance verte pour les banques ?

La transition écologique est une étape cruciale pour les banques, en France comme partout en Europe. Depuis 2020, la Banque Centrale Européenne porte une attention particulière à l’impact des risques climatiques sur les portefeuilles des établissements bancaires. Le sujet a d’ailleurs été développé lors des assemblées générales annuelles (initiées en avril) des grandes institutions du CAC 40.

Afin de mener à bien cette transformation écologique, l’Union Européenne a déjà creusé des pistes. Il faut mesurer sérieusement la part des actifs bancaires en phase de la préservation du climat. Et, cette étape préliminaire concerne à la fois les établissements existants et ceux à venir. Idem pour la part des investissements dans les énergies renouvelables et celle des investissements dans des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). Rappelons que ces dernières sont responsables du dérèglement climatique.

Selon une récente étude, la méthode de calcul de l’Autorité bancaire européenne pour mesurer l’effort des banques en faveur de la protection du climat et de l’environnement devrait être recalibrée. En effet, celle-ci ne refléterait pas une image réelle des actifs bancaires fléchés vers le climat. De nos jours, le nombre d’investissements réalisés dans l’énergie éolienne et solaire reste flou.

Toujours selon cette étude, seulement 3% des actifs détenus par les banques dans l’UE sont conformes à la taxonomie verte. Nous parlons ici de la nouvelle taxonomie de la finance durable en vigueur depuis le 1er janvier 2023. Celle-ci s’apparente à une classification des activités économiques qui ont un effet favorable sur l’environnement.

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Il y a encore du chemin à faire concernant la mise en place de la finance verte dans l’UE

L’objectif derrière cette nouvelle taxonomie est tout à fait louable. Il s’agit d’orienter les investissements vers des activités durables. Mais toutes les banques ne sont pas encore sur cette voie vertueuse. D’après la BCE, seules 6% des banques européennes ont communiqué des informations suffisantes dans les cinq catégories de l’évaluation des risques climatiques. En principe, ce sont des données extra-financières essentielles à l’établissement du pourcentage d’actifs afférents au carbone.

Selon Frank Elderson, membre du directoire de la BCE et vice-président du conseil de surveillance prudentielle de cette institution :

tout stock de capital qui n’est pas rendu résilient aux aléas climatiques verra très probablement sa durée de vie économique considérablement raccourcie. Cela prendra la forme de dépréciations plus élevées, ce qui impliquera des risques financiers plus importants

Le dernier rapport de la BCE révèle que 18 sur 186 banques n’auraient pas encore fourni une copie de leur stratégie de finance verte. C’est notamment le cas des banques françaises et américaines exerçant une activité importante en Europe. A défaut, elles sont passibles d’une amende représentant jusqu’à 5% du produit bancaire quotidien de l’établissement visé.

Pour les banques, les risques climatiques les plus menaçants sont la montée des eaux, les inondations et la sécheresse. De nos jours, ces catastrophes naturelles sont plus intenses et fréquentes.

justin malraux

Fondateur du magazine Devenir Rentir, éditeur de plusieurs sites web spécialisés dans les finances personnelles et l'investissement.